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Masseube, ville gasconne au cœur de l'Histoire
Haut Moyen Âge
Création du comté d'Astarac
Masseube, située dans l'ancien comté d'Astarac, prend ses racines au IXe siècle, lorsque le comté fut créé en 930 après la mort du duc de Gascogne. Arnaud Gardie, son fils cadet, devient le premier comte d'Astarac. Ce territoire, entouré de l'Armagnac, du Comminges et du Bigorre, est alors marqué par les querelles féodales et l'influence des abbayes.
L'influence des abbayes
La terre de Masseube appartenait à l'abbaye de Sère, qui céda la gestion des terres à l'Abbaye cistercienne de l'Escaladieu, fondée en 1137. C'est autour de cette abbaye qu'une petite communauté, appelée « Masséoubo », commença à se former.
Mansio Silvae
Savez-vous d’où vient le nom de Masseube ?
Masseube serait la traduction française du mot latin “Mansio Silvae” : la “maison de la forêt”, qui ferait référence à la grange cistercienne fondée par les moines de l’Abbaye de l’Escaladieu, qui ont défriché la forêt.
Pour d’autres, Masseube dériverait de “Manu Silva” pouvant se traduire par la “main dans la forêt”. Une nuit aux environs de 1230, les moines auraient vu apparaître au-dessus de la forêt une main lumineuse. Il n’en fallait pas plus pour en conclure à une manifestation céleste.
Le nom de Masséoubo a donc donné lieu à diverses interprétations…
Bas Moyen-Âge
Masseube, bastide fortifiée
Masseube devint une véritable bastide en 1274, fruit d'un paréage entre le comte Bernard IV d'Astarac (garantissant la sécurité) et l'abbé Bonel d'Orieux de l’abbaye de l’Escaladieu (qui apporte la terre). Comme toutes les bastides de l'époque, la ville était organisée autour d'un plan en damier avec des fortifications. Ses remparts, percés de quatre portes, protégeaient une population en croissance.
ms 0042, folio 1, XIIIe siècle
Les coutumes de Masseube
C’est véritablement en 1276 que née la bastide de Masseube. Elle est alors suffisamment peuplée pour recevoir les coutumes (droits et obligations).
Découvrir Masseube aujourd’hui, c’est faire une balade à travers le temps, puisque notre patrimoine porte l’héritage direct de cette bastide fortifiée.
La bastide se reconnaît grâce à son plan orthogonal, deux grands axes nord-sud et est-ouest se coupant au niveau de la Maison Commune (l’actuelle Mairie) et des rues secondaires parallèles à ces deux axes.
En vous baladant dans les ruelles à angle droit, ne manquez pas de lever la tête et porter le regard sur les belles maisons à colombages et à “mirande”, c’est-à-dire à galerie couverte, uniques en leur genre.
Au centre se trouve la place occupée par une vaste et ancienne halle surmontée par la Mairie. Elle était installée sur des rangées de piliers, en bois à l’origine. C’est l’occasion de nous rendre visite !
Renaissance
Expansion et prospérité
Grâce à ses marchés hebdomadaires et à ses foires, la ville devint un centre de commerce important. Masseube fut également un lieu de justice pour les comtes d'Astarac. Au XVIe siècle, la noblesse du comté y prêta serment à Jean-Louis de Nogaret de la Valette, duc d'Épernon.
XVIIe siècle
Déclin féodal et renouveau
En 1661, après la mort de Bernard d'Épernon sans descendant, Masseube passa sous la domination du duc de Roquelaure. Malgré le déclin du pouvoir seigneurial, la ville continua à prospérer grâce à la construction de routes et à l'essor de ses marchés.
Le blason ancestral de Masseube et sa symbolique
Levons le mystère du blason de la ville :
- « La main ouverte » signifierait les cinq directions qui concourent au même point issues des vallées en éventail. Selon la légende, une interprétation souvent donnée voudrait que cette main tendue symbolise la vocation d’accueil de la population.
- « Les vaches passant« indiquent que les moines qui bâtirent la « grange monastique » défrichèrent l’endroit pour le vouer à l’élevage.
- La crosse » symbolise l’origine ecclésiastique de la fondation de la bastide par des moines de l’abbaye de l’Escaladieu ; les Abbés cisterciens avaient reçu, par Bulle Papale, l’honneur et la distinction de porter la Crosse d’Evêque, ainsi que d’avoir un « sceau » personnel.
- « La Herse » indique que la ville était fermée par des fortifications percées de quatre tours-portes possédant chacune une herse.
A partir du XIXe siècle
Développement
Durant le XIXe siècle, la ville se développa comme un centre commercial majeur.
En 1937, le Château des Tournès fut donné pour créer l’école Saint-Christophe, aujourd’hui Le Campus La Salle Saint-Christophe, établissement d’enseignement supérieur privé.
Le Mémorial du Camp de Masseube
Le Camp de Masseube témoigne des tragédies du XXème siècle. En 1940 jusqu’à la Libération, un camp d'internement est établi sur le territoire de la commune pour accueillir des réfugiés, juifs allemands en majorité. Des réfugiés de la guerre d'Espagne y ont également séjourné. Après son évacuation en 1948, le camp est transformé en colonie de vacances.
Le 22 octobre 2010, un Mémorial a été inauguré à Masseube en présence de Jean-Pierre Bru, alors maire de Masseube, du Conseil municipal, de représentants du Consistoire israélite de Baden (Allemagne), de représentants de la communauté juive de la région, d’Olivier Lalieu, responsable des lieux de mémoire au Mémorial de la Shoah à Paris, de Roger Misrahi, ancien déporté au camp de Masseube et de Tamara Vall-Guerrero.
L’héritage agricole
L’économie de Masseube repose beaucoup sur l’héritage agricole, avec des productions emblématiques comme le maïs, le blé, et l’élevage des canards et oies. Ces produits font la renommée de la Gascogne, perpétuant un héritage agricole et culturel qui se retrouve dans les marchés locaux.
